Troisième visite en Chine de Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
Le 25 février 2019, la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, s’est rendue en Chine pour la troisième fois depuis 2018. Elle a pu rencontrer son homologue chinois M. CHEN Baosheng, Ministre de l’Éducation de la République populaire de Chine et évoquer avec lui les axes de coopérations académiques pour l’année à venir.
Madame la Ministre a également tenu avec M. WANG Zhigang, Ministre de la Science et de la Technologie, la Commission Mixte Sciences et Technologies entre la France et la Chine.
A l’occasion d’une conférence de presse organisée à la Résidence de France, Frédérique Vidal s’est exprimée face à de nombreux journalistes chinois et français pour présenter les mesures de la nouvelle stratégie d’attractivité internationale de la France : simplification de la politique de visas, amélioration des standards d’accueil des étudiants étrangers, multiplication des formations en anglais, triplement des bourses, permis par la mise en place de frais d’inscription différenciés. Elle a par ailleurs rappelé que, compte-tenu de l’importance des doctorants étrangers pour la recherche française (42% des doctorants en France sont étrangers), ils seraient exonérés de la hausse des frais d’inscription.
Lors d’une réception organisée à la Résidence de France à l’occasion de la célébration des 80 ans du Centre National de la recherche scientifique (CNRS), 1er organisme de recherche au monde (Nature Index, 2017), elle a ensuite pu échanger avec des institutionnels, des alumni et des étudiants chinois préparant leur mobilité en France.
Rappel des mesures de la stratégie d’attractivité Bienvenue en France – Choose France
Le 19 novembre 2018, le Premier Ministre Edouard Philippe a dévoilé la nouvelle stratégie de l’attractivité académique française intitulée Bienvenue en France - Choose France, qui met la mobilité entrante au cœur du rayonnement international de la France et affiche l’objectif d’accueillir 500 000 étudiants étrangers d’ici 2027.
Selon une étude réalisée en 2017, la France est perçue comme un pays intellectuel et scientifique, ayant un grand rayonnement culturel et artistique et riche d’une histoire prestigieuse. Elle dispose en outre d’une économie stable et performante, et les étudiants internationaux choisissent de s’y rendre pour la qualité des formations, la réputation des établissements ou des enseignants, et la valeur des diplômes. Ces atouts sont reconnus par la Chine depuis longtemps : il y a cent ans déjà, les premières élites chinoises partaient se former en France dans le cadre du mouvement « travail-études», parmi lesquelles se trouvaient entre autres Zhou Enlai et Deng Xiaoping.
Dans l’objectif de renforcer son attractivité à l’international et sa capacité à former les talents de demain, la France lancera dès la rentrée 2019 une série de mesures visant à simplifier la politique des visas, multiplier les formations en français langue étrangère et en anglais, et instaurer une labellisation de l’accueil des étudiants étrangers en France. Un Fonds de soutien intitulé Bienvenue en France sera par ailleurs créé afin qu’il soit possible de lancer ses actions dès 2019.
Afin de donner les moyens de cette politique, les frais de scolarité des universités seront différenciés en France pour les étudiants extra-européens ; le nombre de bourses d’études du Gouvernement français pour les étudiants étrangers sera dans le même temps fortement augmenté, récompensant la qualité des projets académiques et l’excellence des étudiants.
Voici les 5 mesures phares de la stratégie Choose France :
Simplifier la politique de visa
Si la politique de visa a d’ores et déjà été fluidifiée au cours des dernières années et que dorénavant 4 étudiants chinois sur 5 obtiennent leur visa dès leur première demande, une nouvelle vague de simplification va être lancée pour les étudiants chinois faisant le choix de la France, dont les modalités seront précisées prochainement.
De plus, à partir de mars 2019, les étrangers ayant obtenu un diplôme de niveau master en France, et qui étaient retournés dans leur pays d’origine, pourront bénéficier d’un titre de séjour pour revenir en France et chercher du travail. Cette mesure s’ajoute aux nombreuses facilités de démarches déjà mises en place comme l’autorisation provisoire de séjour de 12 mois supplémentaires ouverte à un grand nombre de diplômés (Licence pro, master, doctorat, MsC et mastères labellisés CGE), au visa de circulation de 5 ans pour les diplômés de master et doctorat, et au Passeport Talent pour les doctorants.
Renforcer les enseignements de FLE et les formations en anglais
Aujourd’hui, le français est la cinquième langue la plus parlée au monde. Selon l’Observatoire de la langue française de l’Organisation internationale de la Francophonie, on recense actuellement 300 millions de locuteurs de français, dont 235 millions de francophones d’usage quotidien. La langue française est, pour l’étudiant qui fait le choix de l’apprendre, un atout considérable pour ses perspectives professionnelles, en France, en Europe et sur tous les continents où le français est parlé.
Afin que la destination France pour les études supérieures se développe aussi rapidement dans les pays francophones que non francophones, il est essentiel que chaque étudiant international puisse bénéficier de cours intensifs de Français Langue Étrangère avant son départ ou au début de son semestre d’étude. Les étudiants chinois – qui forment d’ores et déjà le contingent national le plus important dans les formations en FLE – profiteront pleinement de cette nouvelle mesure qui leur ouvrira les portes de nouvelles formations.
Pour ce qui concerne les formations en anglais, leur nombre a été presque multiplié par 5 depuis 2004, passant de 286 à 1 328 à la rentrée 2018. Sur ces 1 328 programmes français-anglais, 1015 sont intégralement dispensés en anglais, pour l’essentiel au niveau master. 237 établissements d’enseignement supérieur proposent des formations dispensées en anglais, dont 137 établissements publics. Aussi, à l’heure actuelle ce sont d’ores et déjà 46% des étudiants chinois qui poursuivent en France leurs études supérieures en anglais.
Avec le soutien de l’Etat, les établissements français s’attachent à multiplier leur offre de formation en langue anglaise afin que tout enseignement puisse être délivré en langue étrangère dès lors qu’il accueille des étudiants internationaux.
3. Créer un label pour améliorer la qualité de l’accueil des étudiants internationaux
Les étudiants étrangers qui se rendent en France font ce choix de mobilité à la lumière des atouts qui fondent son rayonnement : terre de recherche, professionnalisation et qualité des enseignements, réputation des établissements, etc. Leur expérience de mobilité en France doit être comparable aux meilleures pratiques internationales : pour atteindre cet objectif, une politique de contrôle de l’accueil fourni par les établissements sera assurée par la mise en place d’un label. Intitulé « Bienvenue en France », il sera attribué aux établissements qui remplissent les conditions d’accueil définies en concertation avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur entre novembre et décembre 2018. Il pourra être attribué aux établissements dès 2019 et comprendra de nombreux points dont l’accessibilité de l’information, la qualité de l’accueil, l’accessibilité des cours, le logement et la vie de campus, la qualité du suivi post-diplômant, etc.
4. Appliquer des frais différenciés et tripler les bourses d’études
Afin de donner les moyens de cette politique ambitieuse, les frais de scolarité seront différenciés en France pour les étudiants extra-européens à compter de la rentrée 2019. Les frais de scolarité en France sont aujourd’hui parmi les plus faibles constatés à l’échelle internationale, l’État prenant à sa charge la quasi-totalité du coût réel de la formation, de l’ordre de 9 660€ par an en moyenne.
Dans le cadre de la stratégie d’accueil et d’attractivité et à compter de la rentrée 2019, les étudiants internationaux qui ne sont pas ressortissants d’un pays de l’Espace économique européen ou de la Suisse et qui s’inscrivent pour la première fois dans un cycle supérieur de formation en France seront amenés à acquitter des frais d’inscription différenciés, qui s’établiront désormais à 2 770€ en licence et 3 770€ en Master (tous les établissements d’enseignement supérieur sous tutelle du MESRI sont concernés par cette mesure). Cela implique que l’Etat continue à prendre en charge plus de deux tiers du coût réel de la formation, et ces frais restent donc largement inférieurs aux montants pratiqués par les pays les plus attractifs à l’échelle mondiale. Compte tenu de l’importance des doctorants étrangers pour la recherche française, ceux-ci sont exonérés de la hausse des frais d’inscription.
Le montant des frais d’inscription ne change pas pour les étudiants chinois déjà inscrits dans un établissement public en 2018/19. De la même manière, les étudiants chinois inscrits en 2018/19 dans une formation préparatoire à l’entrée en Licence, Master ou Doctorat (comme une formation en Français Langue Etrangère) et qui commenceront leur cycle d’études en 2019/20 ne sont pas concernés par cette nouvelle mesure.
En parallèle, outre de nombreux cas d’exonération (les établissements ont la possibilité d’exonérer jusqu’à 10% du total des étudiants inscrits), un triplement du nombre de bourses offertes aux étudiants internationaux est prévu, avec l’objectif d’accueillir demain des étudiants qui n’ont aujourd’hui pas la capacité de venir faire leurs études en France :
· 15 000 bourses d’études du Gouvernement français (contre 7 000 aujourd’hui), qui seront selon les situations, des aides financières ou des bourses d’exonération.
· 6 000 bourses d’université ou d’école, qui pourront être délivrées par les établissements sur la base de critères cohérents avec leur stratégie de partenariat et d’attractivité.
Les étudiants chinois seront pleinement éligibles à l’obtention de ces bourses d’excellence.
En outre, les universités et les écoles conserveront la possibilité de prévoir, dans le cadre d’accords bilatéraux avec des établissements étrangers, que les étudiants accueillis à ce titre acquittent, sous réserve de réciprocité, le même montant de frais d’inscription que les étudiants européens.
Les nouvelles ressources perçues par les établissements d’enseignement supérieur leur permettront de déployer une véritable politique de recrutement à l’international et de multiplier leurs déplacements à l’étranger afin d’augmenter leur rayonnement à l’étranger, et notamment en Chine. Elles permettront par ailleurs d’améliorer fortement les conditions d’accueil des étudiants internationaux avant leur arrivée et pendant la totalité de leur cursus, et d’accélérer le renforcement l’offre de cours en FLE et en anglais.
5. Accroitre la présence et le rayonnement de la France à l’étranger
À un moment où la demande d’enseignement supérieur explose partout dans le monde, il est important de continuer à développer, en partenariat avec les acteurs locaux, une offre française de formation supérieure à l’étranger. Les universités et grandes écoles implantées à l’étranger sont en effet les meilleures ambassadrices de notre enseignement supérieur et leur présence démultiplie la demande d’études en France. En retour, l’augmentation du nombre d’étudiants internationaux accueillis en France renforce les liens existants entre les établissements français et étrangers et favorise l’émergence de projets locaux plus intégrés.
Cette politique de projection renforcée, et l’accueil d’étudiants étrangers se complètent et nos établissements disposent d’ores et déjà d’un savoir-faire reconnu pour conduire des projets d’implantation ambitieux en partenariat avec les acteurs académiques locaux. Les 13 Instituts franco-chinois de coopération universitaires créés en Chine depuis 2005 sont le témoin de cette volonté des établissements français et chinois de monter ensemble des formations d’excellence, et matrices de mobilités étudiantes de haut niveau.